exercice de négation négativité / positivité

la poésie ne (se) vit pas
« ce ne sont que des mots »
qui se balancent doucement
sur le fil du hasard
les uns à la suite des autres
ils ne soufflent ni espoir
ni rêves
ils traversent nos vies
comme des pantins en bois inanimés
ils ne sont ni nos yeux ni nos âmes

la poésie (se) vit
ce ne sont pas que des mots
qui se balancent doucement
sur le fil du hasard
les uns à la suite des autres
ils soufflent espoir et
rêves
ils ne traversent pas nos vies
comme des pantins en bois inanimés
ils sont nos yeux nos âmes

– Emmanuelle de Dardel

écoute

pendant une vie
je n’ai plus pu parler
le poids était immense
aussi lourd que la galaxie entière
parler n’avait plus aucun sens
puisqu’on ne me croyait pas

alors j’écri(vai)s
de la poésie
du fond de mon ciel noir nuit
depuis mes canapés-lits nuages
par-delà les étoiles meurtries
les conflits et les silences qui croassent

aujourd’hui je parle un peu
aux gens bienveillants
qui écoutent un peu
sourient avec des yeux étoiles
et tendent la main sans exiger

les autres
ceux qui jugent
je n’y arrive plus
toujours pas
entendre est facile
écouter (l’indicible) est un art

– Emmanuelle de Dardel

Poétiquement

La poésie a-t-elle un genre ?

Emmanuelle de Dardel

C’est un questionnement poétique. Dans l’optique de l’égalité des chances. Il n’a pas vocation à ouvrir un débat.

Je me pose cette question suite à la publication des résultats de recherche sur le genre des poètes et poétesses publiés dans les anthologies : en moyenne, seulement 10% de poétesses. Voir l’instagram de @poetesses8 ou la page à propos  https://poetesses8.wordpress.com/about (lien en bio)

l’antiamour

elle écrit de la poésie
il lui parle de lessive
de la poussière chez lui
elle rêve d’un bon mari
il lui propose d’être sa side-chick
et de venir la voir dans son lit
elle espère de la courtoisie
il lui envoie billes billevesées 
niaiseries sottises et utopies
elle préfère vivre en poésie
plutôt qu’en hypocrisie et tromperie
le monde va-t-il retrouver son âme sensible

– Emmanuelle de Dardel

toutes ces poésies

toutes ces poésies et ces vies
tournoient dans ma tête
un tsunami d’émotions
la musique de l’univers
qui nourrit qui détruit
qui annihile qui reconstruit
à partir de rien de tout
chaque jour je recrée
un monde meilleur
pour survivre à la haine
les mots changent des vies

– Emmanuelle de Dardel

Éclaboussure

Une forme d’éloignement
Sur une goutte de mélancolie
Comme le ricochet d’une poésie éternelle

– Gérard Mornet

plus ils s’observent plus ils s’illusionnent
alors quand l’esprit s’échappe
revenir dans son corps revenir à soi

– Emmanuelle de Dardel