Poésies libres

Indissociables

Indissociables

Les larmes

La joie

La tristesse

Le bonheur

Sans l’un

Rien n’existe

Emmanuelle de Dardel

se laisser envahir

A Valentina

entre les effluves des fleurs

la joie des herbes folles

les promesses des fruits mûrs

la caresse du soleil sur la peau

les pétales emportés par le vent

dans un ballet délicat

et l’espoir des embruns légers

le bord du lac et ses galets froids

se transforme en un havre de bonheur

rempli de fragrances douces

et de sensations d’été

comme un baiser d’amour vrai

qui éveille l’âme dans sa profondeur

comme un élixir de vie

l’univers dans une goutte

un mélange divin de mille senteurs

d’images aux harmonies enivrantes

et de sensations pures et grisantes

se laisser envahir par la beauté du monde

c’est la poésie du monde qui nous entoure

lorsque l’on ouvre les yeux

lorsque l’on ose être soi et recevoir

lorsque l’on est vulnérable

c’est la poésie du printemps

c’est la poésie du cœur

emmanuelle de dardel

Le silence

Le silence de la nuit fit écho au silence en elle. Peu à peu, elle comprit que c’est du silence que naissent les poésies. Un silence qui a bien des visages : oppressant, doux, libérateur, enchanteur, extraordinaire, trompeur, impensable ou traître. Un peu à l’image de l’homme en général, celui que l’on croit connaître puis qui se montre sous un autre jour, parfois décevant, parfois renversant, souvent inattendu.

Emmanuelle de Dardel

Don Juan

J’ai rencontré Don Giovanni

L’homme blasé par excellence

Celui qui vous dit je t’adore

Quand il vous séduit

Puis qui disparaît sans un mot

Une fois sa conquête éprise

J’ai rencontré Don Giovanni

L’homme lâche par définition

Celui qui vous captive

Quand il vous invite

Puis qui ne sait plus parler

Une fois qu’il est trop occupé

J’ai rencontré Don Giovanni

Le séducteur par défaut

Celui qui vous promet la lune

Quand il est avec vous

Puis qui s’évapore sur un autre continent

Une fois qu’il est blasé

J’ai rencontré Don giovanni

L’homme cultivé en apparence

Celui qui vous complimente

Quand il vous pourchasse

Puis qui critique tout et tout le monde

Une fois qu’il se sent libre

J’ai rencontré Don Giovanni

L’homme qui manipule même les pierres

Celui qui vous admire sans retenue

Les tous premiers jours

Puis qui vous regarde avec mépris

Une fois qu’il est lassé

J’ai rencontré Don Juan

L’homme qui ne vit que de liaisons

Celui qui ne pense qu’à son plaisir

Et qui n’a même jamais connu le mot amour

Puis qui vous ignore royalement

Comme si vous n’aviez jamais existé

Emmanuelle de Dardel