holocauste

il pleut du sang

sur nos mains

dans nos cœurs

il pleut du sang

à chaque enfant sacrifié 

à chaque parent massacré 

il pleut du sang

quand le silence fait sa loi

quand les yeux refusent d’entendre

– Emmanuelle de Dardel

du soleil

elle avait du soleil dans les mains

et tous venaient se servir

pour éclairer leur vie

ils revenaient sans cesse

se resservir

sans même s’inquiéter pour elle

comme si sa source était intarissable

jusqu’au jour où elle n’eut plus rien à donner

jusqu’au jour où son monde devint aussi noir qu’une nuit sans lune ni étoiles

jusqu’au jour où elle cessa d’exister

dans l’indifférence

depuis elle ne donne plus rien

elle ne parle plus la même langue

et reconstruit son soleil

avec des lettres de sang

jour après nuit

dans son cahier d’or

– Emmanuelle de Dardel