émotions

et quand le soleil se couche
vers l’été des rêves et des espoirs
les souvenirs d’enfance reviennent
un parfum de douceur de chaleur
des sensations tendresses
des grands bras qui rassurent
l’amour vit dans les gestes

– Emmanuelle de Dardel

aux enfants de là-bas

combler ses blessures invisibles
avec les étoiles              du temps
celles qui sont immuables
les rares qui brillent encore
comme des yeux           d’enfants
aux rêves qui survivent
aux guerres et à la mort
des grands yeux            d’enfants
tristes de déjà                mourir 

– Emmanuelle de Dardel

Palinodie

Autrefois tant aimé l’amour l’a consumé
Ses rêves enflammés désormais exhumés
Son coeur va s’animer et à nouveau aimer

– Charly Dufaud

avec parcimonie et sans à priori
il oublie dysphorie et autre acrimonie
que cette symphonie dure toute une vie

– Emmanuelle de Dardel

Mélo refleuri

Reflet d’un tableau
Bleu de mille eaux
Mes rêves l’hublot
Au cœur trémolo
S’envole un merleau

– Charly Dufaud

feuilleter les rires
instants irisés
images vernies
l’âme est opaline
espoir infini

– Emmanuelle de Dardel

La vie profonde, Anna de Noailles

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains !

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace !

Sentir, dans son cœur vif, l’air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre ;
– S’élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l’ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l’eau,
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…

Anna de Noailles

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