petit à petit

petit à petit on apprend
que les mots comptent
surtout ceux que l’on dit
sous le coup de la colère
surtout ceux que l’on ne
veut pas dire surtout ceux
que l’on se dit à soi-même
chaque mot compte
même les oublis et les
silences et les absences

– Emmanuelle de Dardel

Ton absence résonne

Ton absence résonne 
La nuit me parle de toi
Le jour s'écoule sans plaisir
Et les mois passent sans fin

Tout de toi manque
Ton absence est calvaire
Dans l'infini de l'amour pur
N'était-ce qu'une illusion ?

N'as-tu aucun coeur ?
Me laisser dans cette nuit cruelle
Sans même un mot
Un dédain inhumain

Je m'efface imperceptiblement
Plus rien ne me retient
Ni tes messages impalpables
Ni tes oublis sans nombre

Plus rien n'existe autour de moi
Le vide n'a plus qu'à prendre ses aises
Sur le trône de ton cœur
La place est froide depuis si longtemps

Emmanuelle de Dardel