œil de dragon

le calme est trompeur
ils mangent la terre
et le soleil
ils s’entredétruisent
ignorant comment se parler
comment se comprendre
c’est la loi du plus fort
le silence recouvre les âmes
et le respect n’est qu’un vain mot
la violence ne mène à rien
faire confiance à la vie est illusoire
nous sommes dans l’œil du cyclone
et dans le déni
tout peut basculer
d’un jour à l’autre
le soleil va-t-il se réveiller demain
ou aura-t-il été dévoré
le calme est trompeur

– Emmanuelle de Dardel

à l’envers

le monde marche à l’envers
les méchants se font passer pour des gentils
les gentils sont pris pour des méchants
la réalité perd de son sens
les mots aussi
se comprendre devient difficile
et absurde

– Emmanuelle de Dardel

rayon d’été

un dernier rayon d’été
arrose les maisons de lumière dorée
avant de se coucher au loin
jusqu’au printemps prochain
les anges des nuages
se donnent la main au loin
à travers l’invisible
au-delà des murs
rien ne les sépare
à part le vent
à part le temps

– Emmanuelle de Dardel

Le silence

Le silence est le plus puissant de tous les mépris. C’est une arme de destruction de l’âme. Et c’est un mur invisible, intangible et insurmontable. Il vaut mieux prendre un peu de temps pour dire les choses, parler de ce qui dérange, échanger à propos de sa vision du monde, souvent très différente de ce que l’autre vit et pense. La communication franche et honnête est un grand pas vers l’autre et vers soi. A quoi bon, sinon ?

– Emmanuelle de Dardel

du fond du cœur

il y avait là-bas
un grand tableau noir
tout propre tout noir
avec des craies multicolores
il n’attendait que la vie
et ses mots qui viennent
tracer quelques vérités
d’un trait d’un instant
du fond du cœur

– Emmanuelle de Dardel

les mains vides

les mains vides
de sang et d’encre
ne plus savoir quoi écrire
de tendre de généreux
ce monde est une jungle
l’écriture ne le reflète pas
ou pas assez
l’écriture est-elle variable ou
faut-il lire entre les lignes
des propos édulcorés
des happy ends
et l’espoir des jours meilleurs
qui colle aux âmes du malheur

– Emmanuelle de Dardel