Se laisser emporter par le bruit des vagues qui viennent se briser sur les rochers alignés au bord de la plage d’herbe. Dans un sourire la lune nous regarde et nous caresse l’âme, à travers un rayon de lumière. De ces rayons qui chantent dans la nuit tombante et qui laissent des réminiscences d’étoiles accrochées aux sommets des arbres, au bord des nuages et dans les cœurs sensibles.
Encore un voleur d’instants précieux, un papillon des îles qui rêve d’amour sans lendemain et de galipettes, en dehors de son couple, au vu de tous. Mentir, tromper, trahir, ce n’est ni grave ni important pour lui. Ce ne sont que des mots. Les mots et la réalité se travestissent pour quelques baisers sur l’oreiller. Ce ne sont que quelques instants volés à la course du temps, quelques instants éphémères volés à la lumière du jour, quelques secondes de sa vie. Mais chut il ne faut pas dénoncer, dire la réalité douloureuse, lever les tabous. Pourtant, recevoir encore une énième proposition d’adultère, cela fait comme un coup de poing dans le coeur, comme si ma vie ne comptait pas, comme si je ne suis aimable que quelques heures par mois. Cela fait si mal. Cela détruit toute envie de relation, toute confiance. Ces hommes-là l’ignorent-ils vraiment ? Ou font-ils semblant de connaître l’écume des choses ? C’est un mystère. Toujours est-il que les femmes disent non haut et fort aujourd’hui.
Dans l’embrasement des nuages, le soleil se couche encore une fois. Il éclaire la ville d’une douce lumière dorée et fait scintiller les fenêtres comme des lucioles. Les maisons sont installées sur ce mont à la nature verdoyante et généreuse, elles en font partie. Et cette tendre lumière dorée les rend belles. Le monde oublie ses soucis, le temps d’un coucher de soleil, le soir, juste avant le crépuscule, comme si plus rien n’existait.
On aime les gens honnêtes, mais pas trop. Il faudrait une mesure sociale de l’honnêteté, quelque chose comme : « sois honnête, sans déranger ma vie, ma lâcheté, mes faux-semblants ». Sois honnête et tais-toi, une belle double injonction impossible à dire et à tenir. Ne serait-ce pas la métaphore de notre monde d’aujourd’hui ? Tous ces faux-semblants se déversent dans les fleuves des romans et de la poésie. Nous les lisons et nous en imprégnons ensuite, pour les faire nôtres, et sourire à nouveau, grâce à l’illusion d’un monde un peu moins fantasque, un peu plus lumineux. Mais au fond, le monde change-t-il ou devenons-nous plus tolérants face à l’inacceptable ?
je ne sais plus quoi écrire prise au piège entre la colère la tristesse et la rage
je ne sais plus quoi dire à tous ceux qui ne veulent pas entendre et encore moins écouter
je ne sais plus quoi penser de ces chefs d’état milliardaires qui abusent d’un peuple mourant
je ne sais plus quoi faire pour rêver encore un peu pour cultiver l’espoir
je ne sais plus quoi faire dans ce monde de lâches et de faux-semblants
alors je lis de la poésie toutes les poésies les désespérantes les joyeuses et les authentiques celles qui viennent du cœur celles qui parlent aux âmes
garder sa place prendre sa place faire sa place tenir sa place tenir son rang tenir bon contre tous les vents contraires contradictions et l’insoutenable
– Emmanuelle de Dardel
Ces prochains temps, je serai moins présente, je prends quelques jours pour moi. Les posts seront moins réguliers ici, sur les réseaux et sur le recueil de poésie féminine. Bon été à toutes et tous et merci pour votre présence et votre soutien.
petit à petit on apprend que les mots comptent surtout ceux que l’on dit sous le coup de la colère surtout ceux que l’on ne veut pas dire surtout ceux que l’on se dit à soi-même chaque mot compte même les oublis et les silences et les absences
un léger zéphyr à la cime des grands arbres et les feuilles fredonnent des éclats d’or pur de toute leur âme la chanson lumineuse de l’amour vrai celui qui reste quand tout s’effondre celui qui guérit
un grand champ de soleil pour s’allonger en douceur et rêver de l’avenir avec ou sans toi peu importe la joie seule compte au présent dans les mains dans les projets pour grandir ensemble dans un grand champ de soleil
Grand merci ! J'ai vu un papillon blanc voleter comme cela hier soir, et voilà cette poésie. Chaque personne est…