Métamorphose

L’espoir fait vivre et les mots changent des vies, un poème après l’autre.

– Emmanuelle de Dardel


Et si vous aimez la poésie, allez lire les poèmes des poétesses célèbres que nous présentons dans le nouveau recueil de poésie féminine poetesses8.wordpress.com. En 6 semaines de travail, nous avons déjà posté 40 poétesses célèbres. De l’Antiquité à aujourd’hui, le choix de l’époque est vaste. Les thèmes couvrent l’amour, l’amour trahi, la mort, le silence, l’homme, la femme… De quoi faire réfléchir ceux qui pensent que les femmes sont très peu à écrire de la poésie.

https://poetesses8.wordpress.com (lien en bio)

Poèmes de femmes, Régine Deforges (article libre)

Voici la quatrième de couverture.

« Ce livre est plus que la simple compilation de poèmes écrits par des femmes, du Moyen Âge à nos jours : c’est un élan du coeur !

Mais cet appel intérieur constitue surtout un véritable plaidoyer, celui qu’un écrivain, femme de surcroît, doit, aujourd’hui encore, prononcer, dans le but de faire découvrir au plus grand nombre de lecteurs contemporains les richesses que recèle – subsistant malgré l’évolution des mentalités – ce « ghetto poétique de la féminitude ».

Régine Deforges y défend avec passion le droit des femmes à exister par elles-mêmes, à être jugées et appréciées pour leurs talents propres, et non à l’aune d’éternels référents masculins. Elle soutient donc, haut et fort, que Christine de Pisan, Marceline Desbordes-Valmore, Marie Noël, Andrée Chedid ou Joyce Mansour ne sont pas des « suiveuses », mièvres reflets de quelque Villon, Lamartine, Verlaine, Valéry ou Prévert : elles sont poètes, un point c’est tout.

Avec cette sélection très personnelle, très éclectique, de plus de cent femmes poètes, s’exprimant en langue française, Régine Deforges a souhaité mettre à notre disposition nombre de ces oeuvres, inconnues, méconnues, oubliées, voire ignorées : « L’ignorance que l’on a d’une oeuvre la tue », affirme-t-elle avec force. « La lecture de la poésie aide à vivre », ajoute-t-elle.

Cette nouvelle édition, revue et augmentée, accorde une large place aux contemporaines. »

Régine Deforges, Poèmes de femmes, Paris, le cherche midi, 2009

Quand le Poème naît, Evelyne Laurence

Quand le Poème naît, tu sens toutes les phases
Toutes les voluptés des amoureux combats,
Tous les frémissements des fébriles ébats
Diviniser tes sens émus jusqu’à l’extase.

Tu sens que se refuse et se livre une proie
Rétive puis soudain docile à ton désir.
Déjà ta vie extrême a quitté le plaisir
Et se dilate impondérable dans la Joie.

En quelle sphère ardente et vierge viens-tu fondre
L’impérieux besoin qui t’intime d’aimer
Et, par-delà les mots sensibles, d’assumer
Ce miracle du Feu, ce baptême de l’onde?

Quand le poème t’offre un fabuleux séjour,
Tout s’érige pour toi délices, jouissance.
L’infini, l’absolu t’ouvrent la connaissance…
– Avec quel Etre occulte est-il acte d’amour?…

(Lieux où souffle l’Esprit)

Evelyne Laurence (1891-1955)

France Igly, Gonzague de Reynold, Poètes de Suisse romande, Éditions Rencontre, Lausanne, 1964, p. 156