Quand le Poème naît, tu sens toutes les phases
Toutes les voluptés des amoureux combats,
Tous les frémissements des fébriles ébats
Diviniser tes sens émus jusqu’à l’extase.
Tu sens que se refuse et se livre une proie
Rétive puis soudain docile à ton désir.
Déjà ta vie extrême a quitté le plaisir
Et se dilate impondérable dans la Joie.
En quelle sphère ardente et vierge viens-tu fondre
L’impérieux besoin qui t’intime d’aimer
Et, par-delà les mots sensibles, d’assumer
Ce miracle du Feu, ce baptême de l’onde?
Quand le poème t’offre un fabuleux séjour,
Tout s’érige pour toi délices, jouissance.
L’infini, l’absolu t’ouvrent la connaissance…
– Avec quel Etre occulte est-il acte d’amour?…
(Lieux où souffle l’Esprit)
Evelyne Laurence (1891-1955)
France Igly, Gonzague de Reynold, Poètes de Suisse romande, Éditions Rencontre, Lausanne, 1964, p. 156
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