Métamorphose

L’espoir fait vivre et les mots changent des vies, un poème après l’autre.

– Emmanuelle de Dardel


Et si vous aimez la poésie, allez lire les poèmes des poétesses célèbres que nous présentons dans le nouveau recueil de poésie féminine poetesses8.wordpress.com. En 6 semaines de travail, nous avons déjà posté 40 poétesses célèbres. De l’Antiquité à aujourd’hui, le choix de l’époque est vaste. Les thèmes couvrent l’amour, l’amour trahi, la mort, le silence, l’homme, la femme… De quoi faire réfléchir ceux qui pensent que les femmes sont très peu à écrire de la poésie.

https://poetesses8.wordpress.com (lien en bio)

petit à petit

petit à petit on apprend
que les mots comptent
surtout ceux que l’on dit
sous le coup de la colère
surtout ceux que l’on ne
veut pas dire surtout ceux
que l’on se dit à soi-même
chaque mot compte
même les oublis et les
silences et les absences

– Emmanuelle de Dardel

lumière

dans chacun de ses mots
la vérité s’ébroue
à chaque respiration

– Emmanuelle de Dardel

dans chacun de ses maux
la vérité s’écroue
à chaque expiration

– Charly Dufaud

#dimanche #duopoetique

Baume

Quand le réel s’entrechoque avec sincérité, dans les mots, dans les photos, c’est la vie qui jaillit sans freins, enfin. Faire semblant est si facile. Mener une autre vie est si tentant. Mais dire le réel est une gageure, un challenge sans fin, dans un monde dédié aux apparences, à la richesse et au pouvoir, dans une société qui oublie les âmes, la profondeur, les non-dits. Le réel est un baume de tendresse.

– Emmanuelle de Dardel

brûlure

les mots brûlent
les mains la bouche
ils veulent dire
mais je ne veux pas
je ne peux pas
les mots brûlent
ils enragent
je dois les taire
on n’en veut pas
ils sont



indicibles
indésirables

– Emmanuelle de Dardel

Ce ne sont pas que des mots

Au cours d’une discussion, j’ai encore entendu ce cliché « ce n’est que des mots, ça ne va pas te faire de mal. Tu laisses passer au-dessus de ta tête et c’est bon… »

Non, ce ne sont pas que des mots. Les mots représentent et construisent le réel. Ce sont grâce à eux qu’on apprend à l’école et qu’on construit sa personnalité.

Ce sont ces mots qui nous permettent de nous exprimer et de discuter avec les autres. D’écrire et de lire. De faire des études, de travailler, de lire le journal, de lire des livres, des romans, de la poésie, des nouvelles…

Ils font plaisir quand ils sont tendres et doux. Parfois même, les mots sourient, font des clins d’œil, caressent, tremblent de joie et rient. Ils éclatent de rire, et ont même des fous rires.

Les mots guérissent aussi. Ils confortent, rassurent, soutiennent, cherchent des solutions, sont présents dans le malheur et la tristesse. Quand plus rien ne va et que plus personne n’est là.

Souvent, les mots attendent. Ils attendent l’autre, ils attendent le mot juste. Ils attendent le bon moment. Ils attendent tellement que c’est alors trop tard. Plus tard devient trop tard.

Enfin, les mots partent, fuient, chassent. Ils hurlent aussi. Ils frappent, tapent, donnent des coups de pied, des gifles, des coups de poing. Ils dépècent, ils mettent en morceaux, ils vident. Les mots tuent aussi. Les mots tuent les relations, tuent les âmes, tuent les cœurs.

Alors non, ce ne sont pas que des mots. Ils sont le reflet du réel et de nous-mêmes. Les mots nous constituent. Ils sont la colonne vertébrale de notre parole, de notre personnalité, de notre âme. Et ils sont l’alphabet des écrivains et des poètes.

– Emmanuelle de Dardel