Papillon blanc

Un papillon blanc volète de-ci, de-là, sur le chemin du soleil et de la lumière tendre, sans plus s’inquiéter des hommes outre mesure. Il volète paisiblement sur l’air chaud, sur les rayons invisibles des réminiscences du soleil, porté par ses envies, ses échecs et ses oublis. Ses fines ailes blanches battent au rythme des cœurs, au rythme de l’été. Et plus il avance sur son présent, plus son passé s’évapore, bientôt invisible. Son avenir n’est pas la somme de son passé et son présent. Son destin est un présent et quelques bribes indiscernables d’un passé incompris. Éphémère, il meurt en laissant des traces, des liens, des joies, des haines, et parfois un héritage culturel ; des couleurs entrelacées sur un tableau ; des mots entremêlés dans un livre ;  des mouvements sans fin dans une chorégraphie du monde ; des sons qui chantent sur le papier et dans les cœurs…

– Emmanuelle de Dardel

estompé

toutes ces fleurs éteintes
les pétales se recroquevillent
tout à coup beiges et marron pâle
puis poudre de pétales poudre de rêves
les récolter une par une
dans un pot-pourri du passé
qui enchante les âmes tristes
c’est un rappel des amitiés oubliées
qui ne mourront jamais quoi qu’il arrive
elles restent là même absentes mêmes invisibles

– Emmanuelle de Dardel

nitescence

ouvrir les fenêtres du printemps

respirer l’amour et la joie

dans chaque étreinte de soleil

dans chaque sourire d’étoile

écouter la vie secrète qui pépille

les feuilles qui pétillent sous la pluie 

ceux qui savent encore cultiver

les bonheurs de l’invisible

ouvrir les fenêtres du monde

– Emmanuelle de Dardel