La fleur du magnolia éclate au ralenti comme une bulle formée lentement dans un sirop à la paroi épaisse qui tourne au caramel.
(A remarquer d’ailleurs la couleur caramélisée des feuilles de cet arbre.)
A son épanouissement total, c’est un comble de satisfaction proportionnée à l’importante masse végétale qui s’y exprime.
Mais elle n’est pas poisseuse : fraîche et satinée au contraire, d’autant que la feuille paraît luisante, cuivrée, sèche, cassante.
Francis Ponge, Pièces, Paris, Poésie / Gallimard, 1962, p. 51
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