C’est en écrivant que je comprends mieux le monde. Je réfléchis à chaque mot et chaque conséquence. Les actions des autres et mes actions propres sont plus claires. Écrire aide à affiner ses pensées et ses actions, imbriquées les unes dans les autres. La forme importe peu tant que j’avance, que j’aime ce que je crée, que je produis du sens.
Et je m’appuie aussi bien sur les auteurs et autrices du passé que sur ceux et celles d’aujourd’hui. Ils et elles apportent des savoirs complémentaires. L’historique est aussi important que le présent et le futur. C’est en réfléchissant et en écrivant à la fois sur les écrits du passé, du présent, que je peux enrichir mon savoir, mes textes et mon âme. Écrire c’est comprendre et agir.
– Emmanuelle de Dardel
prose
Éclairant
L’honnêteté est une étoile dans la nuit des autres.
– Emmanuelle de Dardel
rareté
ils sont si peu
ceux avec qui on peut parler
de tout et surtout du plus dur
sans honte sans peurs
ils sont si peu
– Emmanuelle de Dardel
PS : Bonne journée du 14 juin, grève féministe. Les Neuchâteloises, on se retrouve à La Chaux-de-Fonds, 14h, Place de la Gare.
Des poétesses
Cela fait des années que je constate que les poétesses n’existent presque pas, que l’on ne connaît presque aucun nom par cœur. Il y a bien Marie de France, Louise Labé. Et si on cherche bien, Anna de Noailles. C’est à peu près tout.
Difficile de rivaliser avec tous ces poètes que l’on aime tous et dont on connaît au moins un poème par cœur. Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Hugo, Prévert, Apollinaire, Claudel… Je m’arrête là, la démonstration est faite.
Alors pour tenter de rétablir un peu l’équilibre poétesses poètes, j’ai fait un tableau collaboratif. Il est librement consultable et éditable. Vous trouverez le lien ici ou sur sur le blog de poésie. Merci de ne rien supprimer !
Merci à Delphine Garcia d’avoir lancé l’idée pour qu’on fasse cette liste nous-mêmes !
– Emmanuelle de Dardel
Ah, l’amour
L’amour nous rend fous et nous devenons fous sans amour.
– Emmanuelle de Dardel
Dilemme ou pas
Quand je me tais, ce n’est pas que je n’ai plus rien à dire. C’est le contraire, j’ai trop à dire, sur des thèmes essentiellement tabous. Dois-je vraiment les citer ? Vous les connaissez aussi bien que moi : la guerre, le génocide, la religion, le féminisme, les violences sexuelles et sexistes, les silences qui prennent parti…
Alors je me tais, sachant trop bien que cela ne se dit pas. Et puis aussi parce que je n’aime pas débattre sur Internet avec des personnes inconnues hors d’elles, voire malveillantes. Cela me hérisse. Pourtant j’aime débattre avec des amis, ouvrir mon regard, développer mon sens critique, élargir mon horizon.
Alors je me tais, tant bien que mal, même si parfois il m’échappe une poésie difficile, même si quelques vérités s’immiscent en douce dans mes phrases. Je me tais. C’est cela que l’on veut, des femmes qui arrondissent les angles, des poétesses qui réenchantent le réel, sans trop l’estropier. Je me tais mais je soutiens toutes les personnes qui portent un étendard haut et fort.
– Emmanuelle de Dardel
Ce ne sont pas que des mots
Au cours d’une discussion, j’ai encore entendu ce cliché « ce n’est que des mots, ça ne va pas te faire de mal. Tu laisses passer au-dessus de ta tête et c’est bon… »
Non, ce ne sont pas que des mots. Les mots représentent et construisent le réel. Ce sont grâce à eux qu’on apprend à l’école et qu’on construit sa personnalité.
Ce sont ces mots qui nous permettent de nous exprimer et de discuter avec les autres. D’écrire et de lire. De faire des études, de travailler, de lire le journal, de lire des livres, des romans, de la poésie, des nouvelles…
Ils font plaisir quand ils sont tendres et doux. Parfois même, les mots sourient, font des clins d’œil, caressent, tremblent de joie et rient. Ils éclatent de rire, et ont même des fous rires.
Les mots guérissent aussi. Ils confortent, rassurent, soutiennent, cherchent des solutions, sont présents dans le malheur et la tristesse. Quand plus rien ne va et que plus personne n’est là.
Souvent, les mots attendent. Ils attendent l’autre, ils attendent le mot juste. Ils attendent le bon moment. Ils attendent tellement que c’est alors trop tard. Plus tard devient trop tard.
Enfin, les mots partent, fuient, chassent. Ils hurlent aussi. Ils frappent, tapent, donnent des coups de pied, des gifles, des coups de poing. Ils dépècent, ils mettent en morceaux, ils vident. Les mots tuent aussi. Les mots tuent les relations, tuent les âmes, tuent les cœurs.
Alors non, ce ne sont pas que des mots. Ils sont le reflet du réel et de nous-mêmes. Les mots nous constituent. Ils sont la colonne vertébrale de notre parole, de notre personnalité, de notre âme. Et ils sont l’alphabet des écrivains et des poètes.
– Emmanuelle de Dardel
Sur l’amour
Et puis un jour, après une rupture des plus déchirantes, décider de comprendre consciemment et en détails. Déchiffrer l’amour de Z à A. Rédiger des milliers de pages, des milliers de notes, regarder des milliers de vidéos, lire des centaines de livres, écouter des milliers de coachs… S’intéresser à toutes les étapes de l’amour et comprendre enfin.
L’amour est sacré. C’est un cadeau infini pour certains, un amusement, ou encore une pratique physique pour d’autres. Mais le désir violent brise les cœurs et les âmes, si on ne se protège pas et si on oublie de s’assurer de ce que l’autre ressent, avant de lui donner son coeur et son corps.
Un seul acte de contrôle montre souvent l’intention réelle de l’autre. Et quand les actes malveillants se répètent, il faut partir, surtout s’il y aussi du bon. C’est de la manipulation. Trop de compromis sont nécessaires. La volonté de contrôle ou de pouvoir sur l’autre est tout sauf de l’amour.
L’amour s’évade alors et réduit les êtres en miettes, sous le poids des attentes qui diffèrent et les traumatismes d’enfance non résolus. Sans respect profond et sincère, sans actes désintéressés, ni considération, il y a peu de chances qu’un amour survive.
– Emmanuelle de Dardel
Aider c’est aimer
Quand on aide, c’est qu’on aime. Quand on fait semblant d’aider, on fait aussi semblant d’aimer. Quand on enfonce, c’est qu’on déteste. Le plus difficile est de discerner ceux qui font semblant, car ils sont souvent très doués pour cacher leurs véritables intentions.
– Emmanuelle de Dardel
Visions de l’amour
Aimer c’est devenir soi, malgré tout.
– Emmanuelle de Dardel
Pour aimer, il faut surtout devenir soi.
– Delphine Garcia
Aimer c’est être en lien avec tout, malgré le soi.
– Philippe Petit