métapoésies

Comme un petit rat de l’opéra

Oh oui 
J'ai bien tenté
D'écrire autre chose
Il n'y a que la poésie
Qui s'exprime avec force et douceur
A travers les mots qui naissent
Dans la forêt de roses
De mon âme aux mille épines
Les romans me fuient aussi abruptement
Que les nouvelles qui ne font voyager
Sans ce je ne sais quoi
Cet ailleurs incertain
Le genre autobiographique
Il ne faut pas y penser, trop de mots
Il ne faut pas y panser trop de maux
Il ne faut pas y penser
Et puis quand l'inspiration prend son coeur
C'est le mot poésie qui revient
En chuchotant
Comme un petit rat de l'opéra
Sur la pointe des pieds
Avec constance
Depuis l'enfance

@plumebis.poesie

Les dragons noirs

Tout ce que je ne dis pas
Se transforme en dragons noirs

Mille dragons noirs
Dorment près de moi

Ils forment un groupe soudé
Et ne laissent entrer personne

Leur spécialité c'est l'écoute active
Et la détection des maux chez autrui

Pourtant ils ne savent pas se soigner
Ils ne s'écoutent même pas

Ils ignorent comment faire
Dépourvus et maladroits

Que font-ils donc alors ?
Ils hument l'existence

Comme on admire un tableau
De loin de préférence

Et lorsque les ennuis s'accumulent
Comme une bibliothèque qui s'effondre

Ils sont pris au dépourvu
Et ne savent que regarder

Leurs actions inexistantes
Reflètent leurs pensées profondes

Ils ont oublié ce que sont la loyauté, la probité
Le respect, l'attention et l'amour

Ecrit le 14 avril 2023

Dans les nuages de la vie

Parfois la vie s'arrête 
Au détour d'un inconnu
Rien ne laisse deviner
Un instant une seconde
D'inattention
Et tout se délite
Sournoisement
Alors survient
La grande déconstruction
Les fondations sont à terre
La tâche semble surhumaine
Tout rebâtir
L'œuvre d'une vie
D'un éternel
Puis tout fait sens
Laisser parler
L'intuition épineuse
Oser écrire ses rêves
Dans les nuages de la vie

Odeur de tsunami

L'esprit brûle 
Les tâches et les obligations
S'amoncellent par milliers dans mon esprit
Par milliers, par milliers, par milliers
Par milliers, par milliers
Par milliers

Comment faire face à ce déferlement
Dont je suis seule responsable
La mer s'invite chez moi
Prête à tout nettoyer
D'un coup de vague sans fin
Odeur de tsunami

Tout est oublié, plus rien ne compte
Il n'y a plus rien ni personne
Les journées mornes et ternes se ressemblent toutes
Rien n'est allumé, rien ne vibre
Le soleil s'est éteint
La lune ne se lève plus

C'est l'effroi sans nom
Comment en suis-je arrivée là ?
N'ai-je pas vu les signes ?
Ils sont venus sur la pointe des pieds
Comme des milliers de fourmis noires, subrepticement et innocemment
Comme des petits rats d'opéra, ceux qui refusent de grandir
Grignoter toutes mes neurones, sans en avoir l'air

Des milliers, des milliers, des milliers
Dépasser les peurs
Sortir du trou dont le fond s'enfonce encore, comme un marais
Appeler à l'aide en hurlant, sinon on n'entend pas
Par milliers, par milliers, par milliers
Les fourmis s'accrochent et me tirent vers la forêt

Par milliers, par milliers, par milliers

Emmanuelle de Dardel

Tu m’as volé ces mots

Tu m'as volé ces mots 
Ces mots qu'on ne dit pas
Et qu'on ne pense qu'à peine

Tu m'as volé ces mots
Impossible d'écrire
Seul moyen d'expression

Tu m'as volé ces mots
" Ce ne sont que des mots "
Ils sont toute ma vie

Tu m'as volé ces mots
Je les garde pour moi
Trésors innommés

Le silence est un chemin

Perdue dans tes mots 
Reconstruire ton alphabet 
Douleur poétique 

Au cœur du désert 
Ni écouter, ni entendre 
Surgit la profondeur 

De soi à soi 
Le silence est un chemin 
Profondeur ultime 

Tes mots prennent sens 
Dans la liberté obscure 
Ton âme en révolte 

Dépasser les peurs 
Vérités inacceptables 
Pour être enfin soi