par grand froid et grand vent
dans le silence du solstice d’hiver
pendant les nuits plus longues que la vie
ils montrent enfin leurs vrais visages
leur absence résonne sur la pierre gelée
ils ne savent plus quoi dire
démasqués défaits
déchirés par leurs fausses personnalités
leurs multiples relations cachées
leurs trahisons t’atteignent malgré tout
et même si tu ne sais plus qui tu es
ni ce que sont l’amour et l’amitié
bientôt tu retrouveras ton chemin
à force de creuser les inconscients
l’ombre s’évaporera
de la distance naît la lucidité
et de l’introspection renaît la lumière
– Emmanuelle de Dardel
poésies libres
parcheminer
détacher les feuilles d’âme
les unes après les autres
les relire parfois une vie
sans comprendre s’en saisir
puis les récrire sur les nuages
avec de l’encre de toi
de l’encre d’étoile
hiéroglyphes du destin
immuables ou impermanents
toi seul décide
l’amour seul décide
– Emmanuelle de Dardel
feu
dans le feu de l’hiver
les mains tendues sont froides mais tendres
rares mais vives et présentes
tes yeux brillent malgré tout
les étoiles sont des perles sur ton collier de vie elles sont immortelles maintenant
– Emmanuelle de Dardel
Des nuages
Une poétesse qui parle aussi de nuages. Plus je relis son poème, plus je le ressens en profondeur. Vous connaissez cette autrice ? Voici son article sur l’anthologie Poétesses 8. J’en profite pour vous dire que nous sommes maintenant 4 co-autrices. Plus d’informations sur la page à propos de l’anthologie.
À l’aube
À l’aube de tes grandes mains, marquées par l’impertinence et l’impermanence, on reconnaît ces cœurs trop grands. Ceux qui s’épanchent en lisant des livres au bord des grandes vitres de bus d’un autre monde. Ceux qui ensuite trempent leur plume dans leur sang pour écrire leur âme.
– Emmanuelle de Dardel
Poésie minutes pour Gontran Mint
Âmes-oiseaux
Elle avait des oiseaux à la place des yeux et des nuages sur la langue. C’est en sautillant sur la pointe des pieds qu’elle aimait traverser la vie, l’air de rien, portée par ses ailes d’ange. Et parfois, elle rencontrait d’autres âmes-oiseaux, à la croisée des destins. Ces âmes-là, elle ne les reconnaissait pas tout de suite, il fallait du temps, beaucoup de temps, pour savoir s’ils attendaient des choses d’elle ou s’ils voulaient cheminer tendrement dans sa vie. Le tout était de les laisser être librement qui ils étaient.
Emmanuelle de Dardel
plus haut
ils ont coupé tes ailes et s’étonnent encore que tu puisses voler toujours plus haut
– Emmanuelle de Dardel
le droit du cuissage
tout leur est permis
jusqu’aux cuisses des femmes
ils n’ont peur ni
honte de rien
personne ne les arrête
au contraire
l’interdit les enflamme
faire comme si
à la maison
les libère de la honte
mais surtout
d’un vide intérieur
de plus en plus tenace
l’infidélité les enchaîne
à leur passé
ils restent enfants
même s’ils tentent de le cacher
des enfants prisonniers
de leurs jeux absurdes
que cherchent-ils à prouver
– Emmanuelle de Dardel
strates
strates de nuages
autour de toi
voilée ou libérée
des mauvais sorts
tous ces poèmes
talismans d’écriture
renaître revivre
chaque jour
l’amour pas à pas
le respect est un art
– Emmanuelle de Dardel
miroir
dans le ruissellement
d’une seule de tes larmes
s’écoule aussi lentement
ta vie entière ta vie
sans fin
– Emmanuelle de Dardel