L’amour nous rend fous et nous devenons fous sans amour.
– Emmanuelle de Dardel
poésies
subtil
saisir le souffle
de l’inespéré
de l’inconnu
au vol
avant qu’il ne s’échappe encore
comme imperceptible
– Emmanuelle de Dardel
chevaucher
les ailes
du souffle
à fleur de pétale
au rythme du coeur
– Philippe Petit
Dilemme ou pas
Quand je me tais, ce n’est pas que je n’ai plus rien à dire. C’est le contraire, j’ai trop à dire, sur des thèmes essentiellement tabous. Dois-je vraiment les citer ? Vous les connaissez aussi bien que moi : la guerre, le génocide, la religion, le féminisme, les violences sexuelles et sexistes, les silences qui prennent parti…
Alors je me tais, sachant trop bien que cela ne se dit pas. Et puis aussi parce que je n’aime pas débattre sur Internet avec des personnes inconnues hors d’elles, voire malveillantes. Cela me hérisse. Pourtant j’aime débattre avec des amis, ouvrir mon regard, développer mon sens critique, élargir mon horizon.
Alors je me tais, tant bien que mal, même si parfois il m’échappe une poésie difficile, même si quelques vérités s’immiscent en douce dans mes phrases. Je me tais. C’est cela que l’on veut, des femmes qui arrondissent les angles, des poétesses qui réenchantent le réel, sans trop l’estropier. Je me tais mais je soutiens toutes les personnes qui portent un étendard haut et fort.
– Emmanuelle de Dardel
Ce ne sont pas que des mots
Au cours d’une discussion, j’ai encore entendu ce cliché « ce n’est que des mots, ça ne va pas te faire de mal. Tu laisses passer au-dessus de ta tête et c’est bon… »
Non, ce ne sont pas que des mots. Les mots représentent et construisent le réel. Ce sont grâce à eux qu’on apprend à l’école et qu’on construit sa personnalité.
Ce sont ces mots qui nous permettent de nous exprimer et de discuter avec les autres. D’écrire et de lire. De faire des études, de travailler, de lire le journal, de lire des livres, des romans, de la poésie, des nouvelles…
Ils font plaisir quand ils sont tendres et doux. Parfois même, les mots sourient, font des clins d’œil, caressent, tremblent de joie et rient. Ils éclatent de rire, et ont même des fous rires.
Les mots guérissent aussi. Ils confortent, rassurent, soutiennent, cherchent des solutions, sont présents dans le malheur et la tristesse. Quand plus rien ne va et que plus personne n’est là.
Souvent, les mots attendent. Ils attendent l’autre, ils attendent le mot juste. Ils attendent le bon moment. Ils attendent tellement que c’est alors trop tard. Plus tard devient trop tard.
Enfin, les mots partent, fuient, chassent. Ils hurlent aussi. Ils frappent, tapent, donnent des coups de pied, des gifles, des coups de poing. Ils dépècent, ils mettent en morceaux, ils vident. Les mots tuent aussi. Les mots tuent les relations, tuent les âmes, tuent les cœurs.
Alors non, ce ne sont pas que des mots. Ils sont le reflet du réel et de nous-mêmes. Les mots nous constituent. Ils sont la colonne vertébrale de notre parole, de notre personnalité, de notre âme. Et ils sont l’alphabet des écrivains et des poètes.
– Emmanuelle de Dardel
Sur l’amour
Et puis un jour, après une rupture des plus déchirantes, décider de comprendre consciemment et en détails. Déchiffrer l’amour de Z à A. Rédiger des milliers de pages, des milliers de notes, regarder des milliers de vidéos, lire des centaines de livres, écouter des milliers de coachs… S’intéresser à toutes les étapes de l’amour et comprendre enfin.
L’amour est sacré. C’est un cadeau infini pour certains, un amusement, ou encore une pratique physique pour d’autres. Mais le désir violent brise les cœurs et les âmes, si on ne se protège pas et si on oublie de s’assurer de ce que l’autre ressent, avant de lui donner son coeur et son corps.
Un seul acte de contrôle montre souvent l’intention réelle de l’autre. Et quand les actes malveillants se répètent, il faut partir, surtout s’il y aussi du bon. C’est de la manipulation. Trop de compromis sont nécessaires. La volonté de contrôle ou de pouvoir sur l’autre est tout sauf de l’amour.
L’amour s’évade alors et réduit les êtres en miettes, sous le poids des attentes qui diffèrent et les traumatismes d’enfance non résolus. Sans respect profond et sincère, sans actes désintéressés, ni considération, il y a peu de chances qu’un amour survive.
– Emmanuelle de Dardel
Prisme
L’océan aspire le soleil
Comme une coupe de lumière
Dans la plongée d’une nuit
– Gérard Mornet
et les cœurs se grandissent
ils s’ouvrent à la joie à la honte
pour que l’indifférence s’estompe
Emmanuelle de Dardel
holocauste
il pleut du sang
sur nos mains
dans nos cœurs
il pleut du sang
à chaque enfant sacrifié
à chaque parent massacré
il pleut du sang
quand le silence fait sa loi
quand les yeux refusent d’entendre
– Emmanuelle de Dardel
subtil
saisir le souffle
de l’inespéré
de l’inconnu
au vol
avant qu’il ne s’échappe encore
comme imperceptible
– Emmanuelle de Dardel
Palinodie
Autrefois tant aimé l’amour l’a consumé
Ses rêves enflammés désormais exhumés
Son coeur va s’animer et à nouveau aimer
– Charly Dufaud
avec parcimonie et sans à priori
il oublie dysphorie et autre acrimonie
que cette symphonie dure toute une vie
– Emmanuelle de Dardel
Aider c’est aimer
Quand on aide, c’est qu’on aime. Quand on fait semblant d’aider, on fait aussi semblant d’aimer. Quand on enfonce, c’est qu’on déteste. Le plus difficile est de discerner ceux qui font semblant, car ils sont souvent très doués pour cacher leurs véritables intentions.
– Emmanuelle de Dardel