Se laisser emporter par le bruit des vagues qui viennent se briser sur les rochers alignés au bord de la plage d’herbe. Dans un sourire la lune nous regarde et nous caresse l’âme, à travers un rayon de lumière. De ces rayons qui chantent dans la nuit tombante et qui laissent des réminiscences d’étoiles accrochées aux sommets des arbres, au bord des nuages et dans les cœurs sensibles.
– Emmanuelle de Dardel
poésies
Encore un
Encore un voleur d’instants précieux, un papillon des îles qui rêve d’amour sans lendemain et de galipettes, en dehors de son couple, au vu de tous. Mentir, tromper, trahir, ce n’est ni grave ni important pour lui. Ce ne sont que des mots. Les mots et la réalité se travestissent pour quelques baisers sur l’oreiller. Ce ne sont que quelques instants volés à la course du temps, quelques instants éphémères volés à la lumière du jour, quelques secondes de sa vie. Mais chut il ne faut pas dénoncer, dire la réalité douloureuse, lever les tabous. Pourtant, recevoir encore une énième proposition d’adultère, cela fait comme un coup de poing dans le coeur, comme si ma vie ne comptait pas, comme si je ne suis aimable que quelques heures par mois. Cela fait si mal. Cela détruit toute envie de relation, toute confiance. Ces hommes-là l’ignorent-ils vraiment ? Ou font-ils semblant de connaître l’écume des choses ? C’est un mystère. Toujours est-il que les femmes disent non haut et fort aujourd’hui.
– Emmanuelle de Dardel
Comme si
Dans l’embrasement des nuages, le soleil se couche encore une fois. Il éclaire la ville d’une douce lumière dorée et fait scintiller les fenêtres comme des lucioles. Les maisons sont installées sur ce mont à la nature verdoyante et généreuse, elles en font partie. Et cette tendre lumière dorée les rend belles. Le monde oublie ses soucis, le temps d’un coucher de soleil, le soir, juste avant le crépuscule, comme si plus rien n’existait.
Emmanuelle de Dardel
De l’honnêteté
On aime les gens honnêtes, mais pas trop. Il faudrait une mesure sociale de l’honnêteté, quelque chose comme : « sois honnête, sans déranger ma vie, ma lâcheté, mes faux-semblants ». Sois honnête et tais-toi, une belle double injonction impossible à dire et à tenir. Ne serait-ce pas la métaphore de notre monde d’aujourd’hui ? Tous ces faux-semblants se déversent dans les fleuves des romans et de la poésie. Nous les lisons et nous en imprégnons ensuite, pour les faire nôtres, et sourire à nouveau, grâce à l’illusion d’un monde un peu moins fantasque, un peu plus lumineux. Mais au fond, le monde change-t-il ou devenons-nous plus tolérants face à l’inacceptable ?
– Emmanuelle de Dardel
aux âmes
je ne sais plus quoi écrire
prise au piège entre la colère
la tristesse et la rage
je ne sais plus quoi dire
à tous ceux qui ne veulent pas
entendre et encore moins écouter
je ne sais plus quoi penser
de ces chefs d’état milliardaires
qui abusent d’un peuple mourant
je ne sais plus quoi faire
pour rêver encore un peu
pour cultiver l’espoir
je ne sais plus quoi faire
dans ce monde de lâches et de
faux-semblants
alors je lis de la poésie toutes les poésies
les désespérantes les joyeuses
et les authentiques celles qui viennent
du cœur celles qui parlent aux âmes
– Emmanuelle de Dardel
haute lutte
garder sa place
prendre sa place
faire sa place
tenir sa place
tenir son rang
tenir bon
contre tous les
vents contraires
contradictions
et l’insoutenable
– Emmanuelle de Dardel
Ces prochains temps, je serai moins présente, je prends quelques jours pour moi. Les posts seront moins réguliers ici, sur les réseaux et sur le recueil de poésie féminine. Bon été à toutes et tous et merci pour votre présence et votre soutien.
petit à petit
petit à petit on apprend
que les mots comptent
surtout ceux que l’on dit
sous le coup de la colère
surtout ceux que l’on ne
veut pas dire surtout ceux
que l’on se dit à soi-même
chaque mot compte
même les oublis et les
silences et les absences
– Emmanuelle de Dardel

des illusions / désillusions
D’aujourd’hui à après beautés joies et regrets
Désormais il est gré
Jusqu’au vain couperet de la mort le fleuret
– Charly Dufaud
oh si l’on pouvait encore arrêter le temps
jusqu’au prochain printemps
oublier les combats et vivre pleinement
– Emmanuelle de Dardel


elles miroitent
un léger zéphyr
à la cime des grands arbres
et les feuilles fredonnent
des éclats d’or pur
de toute leur âme
la chanson lumineuse
de l’amour vrai
celui qui reste quand
tout s’effondre
celui qui guérit
– Emmanuelle de Dardel


les rêves grandissent aussi
un grand champ de soleil
pour s’allonger en douceur
et rêver de l’avenir
avec ou sans toi
peu importe
la joie
seule
compte au
présent dans les
mains dans les projets
pour grandir ensemble dans
un grand champ de soleil
– Emmanuelle de Dardel
