merveilleuse saison rayonnante
qui voit les mains des arbres grandir
se couvrir d’étoiles sensibles et rougissantes
par centaines par milliers par l’infini
ce sont toutes tes pensées
qui deviennent ensuite des fleurs odorantes
avant de tomber dans la nuit du ciel
la nuit des temps
là où l’amour prend naissance
au fond des âges
– Emmanuelle de Dardel
poésies
Aphorisme 3′
Les âmes d’abord
– Emmanuelle de Dardel
& l’orgueil dehors
– Charly Dufaud
Devenez vous
Toutes les solutions sont en vous. Ne laissez personne vous dire le contraire. Ne laissez personne vous dire ce que vous devez faire pour mener à bien votre mission de vie. Vous avez les clés : vos rêves d’enfant. Suivez-les. Et faites ce qui vous fait le plus peur. Sortez de votre zone de confort. Trouvez votre tribu. Entourez-vous de personnes qui vous soutiennent et vous inspirent. Perdez-vous pour mieux vous retrouver. Et donnez-vous la main. Soutenez votre communauté. Et vivez chaque seconde comme un temps infini en marchant vers ce qui vous porte, tout en acceptant les leçons de vos erreurs, en ouvrant les yeux et le coeur. Ne balayez pas la poussière sous le tapis. N’admettez aucun manque de respect. Respectez-vous et respectez les autres. Soyez vulnérable. Soyez authentique. Portez votre âme fièrement. Devenez vous-même, chaque instant.
Emmanuelle de Dardel
les papillons
À Amanda
dans ses grands yeux bruns
les papillons s’illuminent
à chaque pensée
pour s’envoler
à la prochaine parole
la poésie se récolte
le temps d’un instant
le temps d’une vie
– Emmanuelle de Dardel
31 mars 2024
Aphorisme 3
Les âmes d’abord
Emmanuelle de Dardel
le ressac
dans la trouée des mondes
un océan de nuages
le ressac du passé
s’abat avec fracas
sur tes rêves
tendres
Emmanuelle de Dardel
Aphorisme 2
Il est plus facile de ne pas croire l’impensable, car la vérité dérange.
Emmanuelle de Dardel
écris-moi
les mots s’invitent
dans un élan mystérieux
ce je ne sais quoi
cette surprise incandescente
qui susurre écris-moi
et quand le poème prend forme
il est déjà presque terminé
un instant comme une vie
le temps n’importe pas
c’est un fragment du soi dénoué
Emmanuelle de Dardel
en pâmoison
allongés
sur les étoiles
douces et tendres
du printemps naissant
ils regardent les astres
et la voie lactée
et les pâquerettes
le cœur grand ouvert
et l’âme en pâmoison
– Emmanuelle de Dardel
De la poésie
La poésie n’a pas comme seuls buts d’offrir de jolis vers et de belles paroles qui vous portent tout au long d’une journée compliquée ou quand vous perdez de vue vos objectifs de vie. Elle cherche aussi à vous faire vous remettre en question, à vous montrer qu’il y a plusieurs réponses souvent auxquelles vous n’aviez pas pensé, voire même aucune réponse satisfaisante à vos questionnements.
Et la poésie difficile, négative et noire tente de vous rappeler que la vie n’est pas faite que de positif, qu’il faut accueillir les parts sombres, pour les dépasser. Mettre au jour l’inconscient aussi. Ce processus est impossible si l’on ne s’attache qu’aux aspects lumineux. C’est le travail des poètes que de parler de tout, même et surtout de ce qu’on refuse de voir en face.
La poésie n’est pas réservée qu’aux hommes – même si cela l’a été les siècles passés. On ne compte plus les grands poètes francophones : Hugo, Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Claudel (qui a abandonné sa soeur Camille, la sculptrice, dans un hôpital psychiatrique pendant 30 ans et jusqu’à sa mort), Mallarmé, Prévert, Ponge, Jaccottet, Bonnefoy… On les cite même de tête, tant on les aime.
Qui sont les poétesses que l’on cite de tête ? Il y en a bien quelques-unes dont les oeuvres nous sont parvenues, mais on les étudie peu à l’école et à l’université. De ce fait, on les connaît moins. C’est toute la différence. Les poètes célèbres, on les connaît par cœur. Les poétesses célèbres, on doit réfléchir pour ne se souvenir ne serait-ce que de leur nom. Je vous mets au défi de me citer les vers d’une poétesse célèbre.
De plus, on a tendance à lier la poésie féminine avec des vers positifs uniquement, car on voudrait que les femmes et les poétesses restent dans leur rôle acquis d’accompagnement, d’aide et de soutien. C’est alors qu’elles se libèrent et écrivent aussi de la poésie. Elles écrivent de la poésie libre – dont les vers ne riment pas à dessein – pour s’émanciper des règles de la poésie classique, mais aussi des règles qui leur imposées par une société qui a longtemps été dominée par les hommes. Les féministes qui valorisent les rapports équitables entre femmes et hommes – dont je suis – se battent pour faire entendre leur voix.
Cela produit un étrange état de faits qui permet de valoriser encore davantage les poètes au détriment des poétesses.
Emmanuelle de Dardel
Titulaire de deux demi-licences de langue et littérature françaises médiévales et de linguistique et sciences du langage (2005), ainsi qu’un bachelor d’enseignante primaire, sanctionné par un mémoire professionnel sur les normes dans l’enseignement (pourquoi il est difficile de déconstruire ce qu’on a toujours fait « comme ça » – le genre de sujet qu’on évite).