Has no one said those daring
Kind eyes should be more learn’d ?
Or warned you how despairing
The moths are when they are burned ?
I could have warned you ; but you are young,
So we speak a different tongue.
O you will take whatever’s offered
And dream that all the world’s a friend
Suffer as your mother suffered,
Be as broken in the end.
But I am old and you are young,
And I speak a barbarous tongue.
—
Et personne ne t’a-t-il dit
Que l’oeil qui ose et qui aime
Devrait être plus averti,
Ni instruite du désespoir
De l’éphémère qui brûle ?
J’aurais pu te l’apprendre, moi,
Mais tu es jeune, et nous parlons
Deux langues bien différentes.
Ah, tu prendras ce qui s’offre, tout,
Tu rêveras que le monde est bon,
Tu souffriras comme fit ta mère,
Brisée comme elle à la fin.
Mais je suis vieux, tu es jeune,
Je parle une langue barbare.
W.B Yeats, Quarante-cinq poèmes, éd. bilingue, trad. par Yves Bonnefoy, Gallimard, Paris, 1993, p. 50
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