L'esprit brûle
Les tâches et les obligations
S'amoncellent par milliers dans mon esprit
Par milliers, par milliers, par milliers
Par milliers, par milliers
Par milliers
Comment faire face à ce déferlement
Dont je suis seule responsable
La mer s'invite chez moi
Prête à tout nettoyer
D'un coup de vague sans fin
Odeur de tsunami
Tout est oublié, plus rien ne compte
Il n'y a plus rien ni personne
Les journées mornes et ternes se ressemblent toutes
Rien n'est allumé, rien ne vibre
Le soleil s'est éteint
La lune ne se lève plus
C'est l'effroi sans nom
Comment en suis-je arrivée là ?
N'ai-je pas vu les signes ?
Ils sont venus sur la pointe des pieds
Comme des milliers de fourmis noires, subrepticement et innocemment
Comme des petits rats d'opéra, ceux qui refusent de grandir
Grignoter toutes mes neurones, sans en avoir l'air
Des milliers, des milliers, des milliers
Dépasser les peurs
Sortir du trou dont le fond s'enfonce encore, comme un marais
Appeler à l'aide en hurlant, sinon on n'entend pas
Par milliers, par milliers, par milliers
Les fourmis s'accrochent et me tirent vers la forêt
Par milliers, par milliers, par milliers
Emmanuelle de Dardel
l’homme
l’homme qui détournait son chemin
naturellement et sans réfléchir…
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©️ poésie et photographie
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