Un Noël peu ordinaire

Un Noël Covid

Ecrit par Emmanuelle de Dardel

Lire de la poésie me transporte depuis que j'en ai lu pour la première fois, à l'école. J'ai longtemps attendu avant d'en écrire tous les jours. Il fallait bien être sérieuse, Madame. Et puis un jour, les mots ont fleuri dans mon esprit, comme des roses, et je les ai enfilés dans des colliers de poésie. Et vous, pourquoi aimez-vous la poésie ?

dimanche 26 décembre 2021

Un Noël peu ordinaire

On se réjouissait tellement de se retrouver pour fêter Noël. Mais une fois l’heure venue, un dernier test covid a réduit nos espoirs à néant. On était à nouveau positifs, 6 mois après l’avoir attrapé. Toute la famille y est passée, la fille, les jumeaux, le père et moi. Déjà qu’on avait subi 10 jours d’isolement, pour « rien », c’était rageant. Pour rien, ce n’est pas tout à fait exact. On sait bien que même les vaccinés et les asymptomatiques peuvent le transmettre. Mais on est restés en isolement, à 5, sans aucun symptôme. Le matin, le midi, le soir, la nuit, on s’est cloîtrés dans notre petite maison, à tourner en rond, à ne plus savoir quoi faire. Et il a fallu recommencer ce cirque la veille du réveillon. Quel désastre !

Noël, parlons-en ! D’habitude, les enfants détestaient aller chez leurs grands-parents. Ils faisaient tout pour éviter cette corvée. Ils sont grands maintenant, ils en ont assez de dire bonjour poliment, puis de se tenir bien à table durant le long service, et encore de patienter durant tout le repas pour avoir enfin un peu de bûche glacée à la vanille et au chocolat. Ah, cette bûche est divine. Elle fond sous la langue, elle pétille dans la gorge et elle explose dans le cerveau, à chaque fois qu’on avale une bouchée. C’est la spécialité de maman. Mais c’est la seule chose qu’elle réussit. Tout le reste est souvent raté. Et Noël chez eux se transforme en calvaire culinaire.

Alors imaginez la joie des enfants, lorsqu’on leur a dit qu’on restait à la maison. Cora sautait sur les canapés, accompagnée par le chat, Caribou, qui miaulait à tue-tête. David et Tom, les jumeaux, couraient dans toute la maison. Un vrai concours de vitesse. Et à chaque fois qu’ils passaient près de nous, à la cuisine, ils hurlaient de rire, sans s’arrêter, jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Ils reprenaient leur souffle, se regardaient l’air de dire « on ne sera jamais calmes, hein ! » et leurs rires repartaient de plus belle. Rapidement, on s’est laissés envahir par leur fou-rire. On s’est tous mis à pleurer de joie, de rire, de plaisir… Un moment en famille inédit, on a compris qu’on avait besoin d’être entre nous, pour partager ce moment en étant nous-mêmes, sans contraintes ni obligations.

On a fait le programme : préparer le menu ensemble. Par chance, on avait des réserves. Le lendemain, on était tous prêts à cuisiner en teams de choc. Cora et John ont fait l’entrée et le dessert. Ils nous ont réservé la surprise, ils n’ont rien voulu nous dire. On les a vus pouffer de rire et s’affairer dans la cuisine des invités. Tandis que les jumeaux et moi, on a fait rôtir le poulet et les pommes frites maison. Vous savez, des grosses frites irrégulières, cuites au four, les meilleures hein ? On croque dedans et on a la bouche remplie d’une purée chaude et délicieuse, à peine salée et poivrée, pour garder la vraie saveur, avec le croquant de la peau cuite dans la graisse du poulet. D’ailleurs cette année, on a innové. David avait envie de frites de pommes de terre et Tom de frites de patate douce. On a fait les 2, un duo de frites. Des frites pomdouce. Mmm, c’était un vrai délice.

En entrée, on a eu une belle salade composée, pleine de fraîcheur et de couleurs hivernales qui s’accordaient bien avec Noël : de l’orange, de la salade verte, des carottes rapées, un peu d’oignon émincé finement, des kiwis en tranches. Et pour le dessert, un ensemble de nos gâteaux préférés, cuits dans les moules à muffins. Le « meilleur du meilleur cake au chocolat, qui s’avère être vegan », les muffins aux morceaux de pommes fondantes comme une purée, les tartelettes aux deux citrons frais et confits, les cakes choco-marron. Le tout servi avec la bûche glacée fondante de mamie.

On a eu le meilleur réveillon du monde. Et on a dégusté le repas à 5, ensemble et détendus. On a mangé en pyjamas rouge à carreaux. C’était un Noël extraordinaire, si différent de ceux qu’on avait l’habitude de passer loin de chez nous. Même le chat a eu sa part du menu. Et à la fin du repas, on a profité chacun de nos chambres. Toute la famille a passé une soirée inoubliable, relax et libre. Merci Covid, je n’aurais jamais pensé dire ça un jour, mais tu nous as sauvés d’une fête terne et ennuyeuse. Je vais sans doute vous faire peur, mais on aimerait bien réitérer l’expérience l’année prochaine, pour les 15 ans des jumeaux. Peut-être même qu’on pourra inviter les grands-parents. Et cette fois, promis, on aura mis une dinde et des marrons dans le congélateur !

 

Voici la consigne Arcinfo Concours « Contes de Noël 2021 ». Et les gagnants.

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